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La police montée est d’origine anglo-saxonne, prestige inhérent à son panache, mélange de clinquant et de fantaisie martiale. Mais chez nous où la critique est facile et féroce, la police montée représentait au sein de la turbulence parisienne plus un sujet de Vaudeville, une ère révolue, le parallèle de deux âges : celui du moteur à crottin et celui du moteur à essence. |
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Agents de police à cheval, vers 1925.© Albert Harlingue / Roger-Viollet |
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Cette chronique issue d’un article de 1936 et provenant du journal Syndical de la police parisienne reprend l’état d’esprit de l’époque sur la nécessité d’avoir une police à cheval dans un Paris en pleine expansion ou circulait déjà un bon nombre de véhicules à moteur. Son instauration dans la capitale résulta d’une visite effectuée à Londres en 1923 en tant que chef de la délégation près de la police londonienne, par Monsieur Armand Massard à l’époque Vice-Président du conseil Municipal de Paris et rapporteur du budget de la police. A son retour il soumettait à l’approbation de ses collègues un projet de création d’une police montée destinée à la circulation qui selon ses dires possédait dans une ville d’importance comme Paris une incontestable utilité. Appuyé par Monsieur le Rapporteur du Budget de la police à la tribune du Conseil municipal, le projet fut voté et sa mise en exécution réalisée. Le public Parisien put voir sur certains carrefours, les premiers spécimens de ce nouvel élément de la sécurité publique tant vanté par la presse de toute opinion. La police montée était née à Paris, en même temps que cette dynastie qui est la « motorisation » des services actifs de contrôle de la circulation de la Préfecture de Police. Les premiers résultats ne furent pas négligeables, notamment du point de vue psychologique. Avec curiosité tout d’abord puis intérêt, les Parisiens accueillirent ces policiers d’un nouveau genre avec un respect évident ; celui dû à un homme aux assises plus élevées que les autres. Un Preux à l’orée d’un tournoi. Omnibus, véhicules hippomobiles de toutes sortes, engins à moteur s’arrêtaient et repartaient avec autant de régularité sous le signe noble de ce policier à cheval « moderne » à l’excès et en tout point sympathique. Cette sympathie, il l’a toujours conservée par ailleurs et pour une raison simple et majeure, il était peut-être le seul Gardien de la Paix qui ne dressait pas de contravention. Il en était pourtant tout à fait apte, mais cela n’était pas pratique sans revers. Beau le cheval, mais encombrant, et puis il fallait en descendre pour dresser le constat et cela aurait porté un coup terrible au prestige incontesté et incontestable du policier monté. Donc, la seule et unique alternative était de siffler et… de laisser courir… Les cavaliers en 1936 étaient au nombre de 12 hébergés à la caserne Tournon, affectée normalement à la Légion de la Garde Républicaine. Les Gardiens montés y possédaient leur point central d’attache, commandé, il est vrai, comme pour les gardiens motocyclistes, par leur indispensable monture. Il serait inutile de faire un parallèle entre la police montée et la police motocycliste car leur mission respective différait totalement. Et même avec la meilleure volonté, on ne pouvait remplacer l’une par l’autre. Le policier monté ne pouvait rouler à 120 km/h et le motocycliste ne pouvait tenir l’équilibre à l’arrêt sur sa moto durant 3 paires d’heures. Mais ceci n’empêchait pas de doser l’utilité de l’une ou de l’autre branche. Personne ne contestera l’utilité de la police motocycliste ou automobile. Mais la raison primant le sentiment, déjà en 1936 on concluait à l’égalité inverse en ce qui concernait la police montée pour régler la circulation. Et tout concourait malheureusement à ce verdict, l’époque, les circonstances, la réalité des faits. |
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Contrairement au Gardien monté en faction place de l’Opéra ou tout autre carrefour, l’activité du Gardien « piéton » avait fait ses preuves, sa mobilité, son indépendance de tout accessoire lui permettait d’accomplir sa tâche au mieux. En plus de fournir des renseignements de tout ordre et c’est là un élément considérable de la fonction du Gardien de la Paix en planton, il pouvait verbaliser en cas d’infraction à la circulation, se déplacer dans son rayon avec un maximum de facilité et ce sont là trois éléments indispensables qui faisaient défaut au policier à cheval. |
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Police à cheval, place de l'Opéra, Paris 1937 © LAPI / Roger-Viollet |
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A cause de cette déficience dans l’action, il fallait en permanence au policier monté à ses côtés pour la répression et le contact usuel avec le public … un policier piéton. Moins imposant peut-être mais si utile ! D’où le double emploi justifié, mais injustifiable. Aucun argument ne saurait prévaloir, telle l’incapacité pour le policier monté de poursuivre l’auteur d’un délit de fuite. Ce qui pouvait encore être fait par un policier « piéton » par l’intervention d’une tierce personne, automobiliste. Une économie était à réaliser sur la suppression d’une section de police devenue superflue pour ne pas dire inutile. La police montée était archaïque, onéreuse, impuissante et superflue. Nulle intention malveillante poussait à ces sentences, mais le syndicat tentait de collaborer à l’évolution positive d’une police moderne. En effet, l’armée du crime devenait plus moderne, plus outillée et n’attendait pas le vote d’un projet pour devancer le progrès. La police montée fut supprimée en 1937 juste avant la seconde guerre mondiale puis au sortir de la guerre, les feux tricolores se généralisent. (premier feu 1923 rouge avec une sonnerie et 1933 pour les tricolores). Pourtant au milieu des années 1990 la police montée Parisienne vit son retour mais non plus au milieu des carrefours, mais dans les bois de Boulogne, Vincennes, là où il est normal à notre époque de voir des chevaux. |
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Voir la tenue du gardien de la paix de la police montée. | |
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